Appelée pour la première fois par Olivier Krumbholz au mois de septembre, Chloé Bouquet (24 ans) a disputé les deux matches de qualification à l’EHF EURO 2020, face à la Turquie à Amiens, puis en Islande. En l’absence de Siraba Dembélé-Pavlovic, l’ailière gauche de l’ES Besançon fait partie des options pour évoluer au côté de Manon Houette, lors du prochain championnat du monde au Japon.

Comment ton aventure a-t-elle débuté ?
J’ai commencé très tôt, à l’âge de 5 ans. Ma sœur aînée jouait au Handball, donc il fallait suivre aussi… Je viens de Franche-Comté et j’ai effectué mes premiers pas à Morteau, avec le Club Athlétique Mortuacien. C’est mon père, Manu, qui m’entraînait. Ensuite, c’est la filière classique : pôle espoir de Besançon puis centre de formation pendant 4 ans à l’ESBF. J’ai signé mon premier contrat professionnel à 22 ans.

As-tu pratiqué d’autres sports ?
J’ai fait de l’équitation, du judo et de l’athlétisme. Je pratiquais le 1500m et le lancer de javelot. Mais à 14 ans, il a fallu choisir et mon envie s’est portée sur le handball.

Le poste d’ailière gauche est-il ton poste de prédilection ?
À Morteau puis au pôle à Besançon, j’évoluais au poste de demi-centre. Au centre de formation de l’ESBF, on m’a fait comprendre que c’est à l’aile que je devais me concentrer. Donc, j’ai particulièrement travaillé sur ce poste-là. Avec Besançon, lorsque Raphaëlle Tervel le souhaite, je fais parfois des piges à l’arrière droite. Passer de demi-centre à celui d’ailière implique de toucher moins de ballons. Au début c’était compliqué mais je crois que cela m’a aidé d’avoir occupé le poste de demi-centre, notamment pour la vision du jeu.

Comment avais-tu accueilli ta première convocation au mois de juin à Capbreton ?
Le coach avait quasiment mis toutes les joueuses au repos car elles avaient besoin de récupérer. J’ai accueilli cette convocation avec surprise et avec joie. Ce premier stage m’a permis de découvrir le fonctionnement et les membres du staff ainsi que, bien sûr, Olivier Krumbholz. Lors de ce premier stage, nous étions pratiquement toutes nouvelles et forcément il y avait moins de pression.

En revanche, pour la semaine internationale, était-ce différent ?
J’effectuais un stage dans le cadre de mes études. Lorsque j’ai découvert la sélection, sur mon téléphone portable, au milieu de mes collègues, j’étais très contente et émue. Je n’ai pas pleuré… mais presque.

As-tu ressenti un peu de stress au moment d’honorer ta première sélection à Amiens face à la Turquie ?
J’étais quand même assez stressée mais je pense que cela n’est pas trop vu. Les filles sont venues me voir, m’ont donné des conseils. Et même dans le vestiaire, il y a eu tous ces regards pour m’encourager. Tout cela m’a donné de la confiance. Mes parents étaient aussi présents à Amiens. Cette première sélection restera forcément un grand souvenir. C’était une sensation indescriptible.

Avant de rejoindre l’équipe de France, as-tu échangé avec ton entraîneuse, Raphaëlle Tevel, dont tu connais le parcours avec les Bleues ?
Cela fait maintenant un bon moment que nous travaillons ensemble et elle sait que je ne ressens pas trop la pression, que ce n’est pas mon fonctionnement. Alors, avant le stage et avant chaque match, elle m’a simplement laissé des messages d’encouragements.

L’absence de Siraba Dembélé-Pavlovic libère de facto une place à l’aile gauche. Forcément tu dois y penser de façon concrète, non ?
Toutes les ailières de la Ligue Butagaz Énergie sont au courant qu’une place s’est libérée avec la grossesse de Siraba. J’ai joué les derniers matches mais de là à dire que je serai prise, je n’ai pas cette prétention. Olivier Krumbhloz fera ses choix. Le but était de me donner à fond et de ne rien regretter. Alors je ne mets pas de pression, tant mieux si je suis prise, sinon je continuerai à travailler avec mon club.

Avant de la rejoindre, quel regard portais-tu sur l’équipe de France ?
Ces dernières années, je regardais les matches bien sûr parce que c’est mon sport et l’équipe de France. Lorsque je suis arrivée en stage en septembre dernier, c’était impressionnant et en même temps rigolo de côtoyer des filles que j’avais parfois seulement vu à la TV. En plus, le contexte de l‘équipe de France est particulier avec des conditions exceptionnelles dans lesquelles nous sommes placées. Tout est fait pour nous. C’est agréable.

Quelle joueuse ou quel joueur t’a inspiré dans ton parcours ?
Marta Mangué. Je ne m’inspire pas d’elle mais je l’adore en tant que joueuse. Sur mon poste, je n’ai pas envie de dire un nom.

Es-tu déjà allée au Japon ?
Non, jamais.

Rêves-tu d’y aller ?
Oui, un petit peu (sourire).

HGu