L’histoire retiendra que c’est lors de son ultime sélection, la 254e, qu’Amandine Leynaud a décroché avec les Bleues l’unique titre qui manquait à son palmarès : la médaille d’or olympique. Championne du monde, d’Europe et olympique, Amandine Leynaud referme le livre de son immense carrière avec un dernier chapitre doré.
Alors Amandine, finir par un titre, c’est exceptionnel, non ?
À la presse : « je sais que je vous manquer. » (sourire). On rêve tous d’une fin comme celle-là. Secrètement et officiellement, car je l’avais dit avant les J.O. mais de là à le faire… C’est arrivé, c’est ma dernière, je passe par toutes les émotions. J’ai envie de pleurer, de rigoler. Je suis choquée, tout un tas de trucs me passent dans la tête. Il va me falloir plusieurs jours, voire plusieurs semaines, pour réaliser. J’ai de la chance de vivre cela. Humainement et au niveau de l’adrénaline, je ne retrouverai jamais cela. C’est magnifique mais cela nécessite beaucoup de sacrifices. Je pense à ceux qui m’accompagnent, à mon frère, à mes parents, à ma femme, à nos enfants. Je suis quelqu’un de très posée et je pense que justement arrêter sur une médaille olympique, tu ne peux pas rêver mieux. Tu ne sais jamais comment la prochaine compétition se déroulera. Je souhaite à l’équipe de continuer à gagner et encore plus. Moi, c’est bon, j’ai donné (sourire).
Tu as remis la médaille à chacune de tes partenaires. Que représente ce titre pour toi et pour le collectif ?
Ce n’était pas volontaire car je n’aime pas être mise en avant. Je me suis fait embrigader par cette équipe qui est humainement la meilleure avec laquelle j’ai vécue. Cela fera partie du truc inoubliable. Nous faisons désormais partie de l’histoire : nous sommes les premières à gagner une médaille olympique à Rio, les premières à remporter la médaille d’or à Tokyo. Je suis très fière de cela. Nous sommes aussi les premières à réaliser le doublé avec les garçons, en sport collectif. C’est énorme. Il faut que je me le répète, pour en avoir conscience, car ce sera à jamais gravé.
Alors d’où vient ce cri d’équipe, le désormais fameux « fèmé boutik » ?
C’est venu au fur et à mesure de la compétition. C’était déjà un truc que l’on disait dans les vestiaires, On s’est dit pourquoi par l’utiliser comme cri. C’est venu de Grace, cela vient souvent de Grace (rires).
Il y a eu plusieurs étapes ici. Un premier tour difficile. Trois équipes de notre poule sont présentes dans le dernier carré (France, CO russe et Suède). Ce parcours, on l’a mérité, on l’a gagné. Les Russes aussi d’ailleurs mais dimanche on a dominé le match, tant mieux pour nous.
Propos recueillis par Hubert Guériau