Jonathan Mapu a déjà repris le chemin de l’entraînement avec son club, Saint-Raphaël Var Handball. Une semaine après le titre mondial décroché par l’équipe de France U21, le capitaine s’est confié sur cette formidable aventure.

Après les deux défaites consécutives face à la Suède puis l’Égypte, comment avez-vous réussi à vous relever ?
Nous savions que le début de compétition serait particulier. Nous avons remporté les trois premiers matches avec application et concentration. Ensuite, peut-être que nous n’étions pas prêts à jouer face à ce genre d’adversaires. Après ces deux défaites, nous avions à cœur de ne pas sortir en huitièmes. Nous avons beaucoup parlé dans le vestiaire et en dehors. L’idée était de ne pas avoir de non-dits, quitte à s’engueuler. Alors, oui, il y a eu des moments où ça a un peu fritté avec des échanges forts, toujours pour le bien de l’équipe. En 5-6 ans, on avait dû perdre 4-5 matches mais jamais deux d’affilée. Alors quoi ? On pleure chacun dans son coin ou on est vraiment en famille ? Si nous sommes bien les potes que l’on dit, nous devons trouver la force de montrer notre véritable visage. Après la victoire contre l’Espagne, on s’est dit que nous pouvions avancer.

Huit jours après ce sacre, comment se sent le « papa de l’équipe » puisque c’est ainsi que te surnomme Yohann Delattre ?
Je me considère comme un grand-frère qui est aussi présent pour aider les gars de l’équipe. Si Yohann Delattre a voulu me donner le brassard et m’appelle ainsi, c’est peut-être pour cela. Je me sens bien dans cette équipe et je crois que je suis respecté par mes coéquipiers. L’an passé, j’étais blessé et donc absent de l’Euro U20. J’ai eu le plaisir d’être de retour dans l’équipe et la chance de gagner la finale. Vivre ce genre d’émotions avec de tels amis, cela n’existera plus. Alors, à la fin de la finale, j’ai ressenti beaucoup d’émotion et j’avais les larmes aux yeux.

Avez-vous pris rendez-vous, ensemble, afin de vous retrouver chez les A ?
Si les joueurs y pensent, ils le gardent pour eux. Après 5-6 années passées ensemble, les joueurs ont sûrement en tête de revivre cela un jour avec la A qui est, selon moi, la meilleure équipe du monde. Personnellement, cet objectif je l’ai tous les matins au réveil. Je sais que ce sera compliqué car des grands joueurs, souvent les meilleurs du monde, évoluent à chaque poste. Il faudra tout faire pour saisir sa chance.
Nous avons tous prévu de nous retrouver ensemble, l’été prochain… Enfin tous ceux qui auront eu la malchance de ne pas disputer les Jeux olympiques (sourire). Nous sommes une famille et comme des frères, nous avons plaisir à nous raconter nos vies.

HGu

Jonathan Mapu, face à l’Égypte, en demi-finale du Mondial U21 en Espagne (Photo FFHandball / S.Pillaud).

« À la fin de la finale, j’ai ressenti beaucoup d’émotion et j’avais les larmes aux yeux. »

Jonathan Mapu