En dépit de l’absence de Yohann Delattre, souffrant du dos, et après une fin de premier match catastrophique contre l’Islande à Abbeville (24-33), l’équipe de France U21 a trouvé les ressources pour rebondir, dès le lendemain à Amiens, face à ces mêmes Vikings pourtant redoutables (33-32). Une autre leçon à retenir.
Yohann Delattre se réjouissait certainement de ce passage sur ses terres des Hauts-de-France. Mais le champion du Monde nordiste n’a pas eu l’occasion de fouler les parquets picards en fin de semaine dernière avec son groupe des U21. Une vilaine hernie discale l’a en effet contraint au repos forcé, à l’écart de ses troupes, lors de ce second rassemblement annuel programmé à Amiens. L’intéressé n’est pas du genre pour autant à en faire une question personnelle. « Là n’est pas l’essentiel. J’ai suivi cette semaine à la fois de loin et de près grâce aux nouvelles technologies. Mais je n’étais pas acteur et je me suis retrouvé dans un rôle différent, parfois agréable, parfois beaucoup moins. Ce n’est pas simple. Heureusement que le staff et les garçons ont bien pris le relais et réussi à remplir une partie des objectifs fixés, à savoir notamment garder du lien, même si le premier match a été laborieux. »
Du côté d’Abbeville ainsi le vendredi soir, au grand dam de son meneur de jeu et local de l’étape Baptiste Clay, l’équipe de France U21M a certes frôlé la correctionnelle (24-33), au gré d’un match mal abordé et jamais maîtrisé. Il ne pouvait pas en être autrement dans cette situation particulière et réorganisation d’urgence. « C’était un peu prévisible, par rapport à la période, par rapport au contexte… le groupe était un peu dispersé sur le premier match, il a manqué d’engagement et de détermination collectifs. Heureusement, le tir a été rectifié sur une seconde rencontre beaucoup mieux maîtrisée. Certes nous aurions pu perdre ou faire match nul aussi, mais notre jeu a été plus stable et régulier, contrairement à la rencontre initiale où nous étions totalement dispersés sur les vingt dernières minutes. En 24 heures, l’encadrement dans sa globalité a trouvé les ressorts et les mots pour remettre le groupe sur les rails, dans les attitudes, la volonté de défendre ensemble et gagner ses duels. »
Une analyse différente de l’équipe
C’est donc ce que préfère retenir à juste titre un sélectionneur privé de sensations en direct, mais qui aura apprécié à distance le sursaut de sa troupe. « Face à une Islande qui a montré toutes ses valeurs et ce que l’on attendait d’elle. Sauf que nous n’étions pas prêts le premier soir pour de multiples raisons encore une fois », insiste le technicien. « Ce n’était pas une excuse et nous n’étions pas dignes d’un maillot bleu. On peut être rassuré par le contenu du second match. À ce niveau, il faut être en capacité de surmonter tous les obstacles et le moindre grain de sable. D’autant que si l’on veut réussir notre championnat du Monde en juin, on devra être opérationnel dès le match d’ouverture contre la Croatie à priori. » Le même hors d’œuvre qu’à l’Euro dernier semble se profiler dans le cadre mondial de Magdebourg cette fois. Et le coach sait pouvoir compter sur l’ensemble de son équipe pour mener à bien cette nouvelle mission. Ses adjoints Arnaud Parisy et Mirko Perisic en première ligne. Histoire de palier à toutes les éventualités. « Je n’avais pas d’inquiétude par rapport à mon staff. Même si c’était une première, qu’il fallait s’organiser et que cela a généré forcément un autre stress et une organisation différente. Maintenant, on ne sait pas dans quel état on sera au mois de juin, et vivre cette forme d’urgence est aussi une préparation de ce qui pourrait nous attendre dans le futur. Le bouleversement des équilibres de ce mois de mars doit nous servir de leçons pour la suite. Personne n’est indispensable et aucune absence ne doit servir d’excuse à des performances ou certains comportements. »
Yohan Delattre est bien placé pour le savoir, lui qui avait vécu pareil scénario avec les A à l’Euro 2022, lorsqu’il avait suppléé, aux côtés d’Erick Mathé, le confinement de Guillaume Gille dans sa chambre d’hôtel. En revanche, il a apprécié de voir les matchs d’une autre manière, pas dans le feu de l’action. « J’ai vu des comportements, des relations, une analyse peut-être différente, sans être détachée. J’espère et j’aimerais que cette façon dont on a travaillé cette semaine soit bénéfique pour les joueurs et le staff. C’est une belle expérience finalement, qui doit nous profiter dans notre fonctionnement. Tout en nous rappelant les recettes de la performance sur un match. »
Un mal pour un bien en quelque sorte. En espérant tout de même que le sélectionneur puisse revenir au milieu de son groupe le plus vite possible. Car dans six semaines déjà, il faut remettre cela dans le cadre du Tiby à Serris. Un pas supplémentaire vers cette échéance estivale toujours plus en point de mire !
Hugo Chatelain
RÉSULTATS ET PROGRAMME :
Stage à Serris : du 10 au 12 octobre
Tournoi à Budapest en Hongrie : du 12 au 16 octobre
Vendredi 14 octobre, demi-finales : Hongrie – Danemark : 27-29 (15-12) puis France – Norvège : 31-28 (17-13)
Samedi 15 octobre : matchs pour la 3e place : Hongrie – Norvège : 32-23 (16-8) ; Finale : Danemark – France : 28-26 (18-14)
Stage à Hanovre en Allemagne : du 2 au 5 janvier
Tournoi des 4 Nations à Hanovre (ALL) : du 5 au 8 janvier
Vendredi 6 janvier, Hildesheim (ALL) : France – Espagne : 32-35 (15-16)
Samedi 7 janvier, Vinnhorst (ALL) : Portugal – France : 34-26 (13-12)
Dimanche 8 janvier, Hanovre : Allemagne – France : 35-23 (16-13)
Stage à Amiens (80) : du 7 au 12 mars
Vendredi 10 mars, Abbeville : France – Islande : 24-33 (12-16)
Samedi 11 mars, Amiens : France – Islande : 33-32 (15-18)
Stage à la Maison du handball : du 23 au 26 avril
Tournoi TIBY à Serris (77) : du 26 au 30 avril
Jeudi 27 avril, Serris : France – Tunisie
Samedi 29 avril, Serris : finale ou match pour la 3e place : France – Hongrie ou Serbie
Stage à la Maison du handball : du 8 au 13 juin
Matchs en Hongrie : du 15 au 18 juin
Mondial U21M en Grèce et en Allemagne : 20 juin au 2 juillet
Tirage au sort :
Groupe A (Magdebourg) : France – Pologne – Croatie – USA
Groupe B (Magdebourg) : Algérie – Allemagne – Tunisie – Libye
Groupe C (Hanovre) : Portugal – Brésil – Koweit – Costa Rica
Groupe D (Hanovre) : Espagne – Iles Féroé – Japon – Angola
Groupe E (Athènes) : Hongrie – Danemark – Argentine – Norvège
Groupe F (Athènes) : Suède – Slovénie – Bahrein – Vainqueur Trophée IHF Inter-Continental
Groupe G (Athènes) : Serbie – Islande – Chili – Maroc
Groupe H (Athènes) : Égypte – Grèce – Cuba – Arabie Saoudite
LE GROUPE :
Gardiens : Quentin HULOT (Strasbourg Schiltigheim Alsace, né le 19/09/2002) ; Kalim ZAHAF (JS Cherbourg Manche, 30/06/02)
Ailiers gauches : Auguste LONGERINAS (Ivry, 03/04/03) ; Guéric VINCENT (USAM Nîmes Gard, 18/08/02)
Arrière : Thibault CHEVALIER (Massy Essonne, 15/04/02)
Arrières gauches : Doran ENGUELEGUELE (Dunkerque Grand Littoral, 10/05/03) ; Wallem-Konrad PELEKA (Paris SG, 18/01/02) ; Ethan TOLEON (Tremblay-en-France, 24/01/03)
Demi-centres : Baptiste CLAY (Paris SG, 14/08/02) ; Hugo VAN EE (Sélestat Alsace, 23/07/02)
Pivots : Antoine-Xavier ARMANI (Saint-Raphaël, 16/08/03) ; Baptiste JOBLON (Nîmes Gard, 16/02/03) ; Gautier LOREDON (Paris SG, 15/10/02) ; Sacha MANTZ (Chambéry Savoie, 19/06/02)
Arrières droits : Alexis BERTHIER (Montpellier, 12/03/02) ; Hugo PIMENTA (Sélestat Alsace, 03/05/03)
Ailiers droits : Martial CAIS (Saint-Raphaël, 07/03/02) ; Oreste VESCOVO (Riihimaen Cocks FIN, 04/01/03)
LE STAFF : Entraîneur : Yohann DELATTRE / Adjoints : Arnaud PARISY – Mirko PERISIC – Yohann PLOQUIN (gardiens) / Médecin : Frédérique BARTHÉLÉMY / Kinésithérapeute : Nicolas FOUCHER / Préparateur physique : Barthélémy BONNEAU / Chef de délégation : Philippe BOUTHEMY